Julien Lafarge

 

On est en fin septembre. Se lever tôt le matin devient de plus en plus dur. Mais on a quand même booké un rendez-vous avec Julien Lafarge, co-fondateur du fameux NL Contest et plus récemment du mensuel gratuit Coze Magazine. Il arrive au café en rollers. Après quelques échanges, on s’installe. On prend la commande. On embraille notre discussion sur le NL Contest, l’idée de l’interview étant de donner une historique du NL Contest, qui a encore une fois très bien marché cette année, avec près de 30 000 entrées sur 3 jours. Julien intervient.

Julien : “Ça marche hyper bien”, je reviens juste sur ce point là. C’est vrai qu’il y a énormément de personnes qui viennent et qui nous soutiennent. Il y a énormément de retombées médiatiques, sur les réseaux sociaux. Après, financièrement on est quand même tout juste à l’équilibre. C’est un budget qui est quand même assez important. C’est quand même un peu dangereux. Si on a une journée pluvieuse par exemple, on peut très rapidement arriver à un budget qui n’est pas à l’équilibre. Donc c’est un truc qui nous fait un peu peur pour le futur, mais qu’on essaye d’améliorer et on essaye de trouver de nouvelles sources de financement, pour ne pas être à chaque fois au centime près.

Frühstück : Merci pour ces précisions. Alors même si beaucoup de monde te connaît à Strasbourg, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Julien : Je m’appelle Julien Lafarge, je suis pur cru alsacien (rires). Ça fait 15 ans aujourd’hui que je suis sur Strasbourg, même si j’y étais déjà beaucoup avant, de par le ride. J’ai fait mon collège et lycée à Haguenau. C’est là-bas que j’ai aussi fait mes premières rampes, avec la mini-rampe qui était entre le collège et le lycée. Pratique pour sécher les cours et aller rider à la place. Et pour draguer les filles aussi, c’était sympa (rires). Il faut savoir que c’était à l’époque une des seules rampes d’alsace, il y en avait une à Colmar, et une à Haguenau. Tous les strasbourgeois venaient à Haguenau rouler, nous on allait aussi à Colmar rouler. C’est comme ça que je suis devenu un amoureux de la rampe et de la courbe. À côté, on avait un petit spot de street, qui était la maison de la Musique à l’époque, et les marches du Nautiland, c’était un peu le coin des riders.

 

Frühstück : Et quand est-ce que tu as commencé le roller ?

Julien : J’ai commencé le roller parce que j’avais des potes qui se sont inscrits à un tournoi de street hockey à Haguenau. J’avais entre 11 et 12 ans. Aujourd’hui j’en ai 32, donc ça fait… 20 piges quoi. Je me suis dis, tiens, je vais le faire avec eux. Je me suis inscris et j’étais au but. Mon père m’avait acheté des rollers au supermarché, avec des roues en plastique. Je les ai mis 3 fois, je trouvais ça relou. Au tournoi, contre une pièce d’identité, il était possible de louer une paire de rollers avec des roues en gomme. Et là, je me suis dit “Wha la liberté”. J’ai fait le tournoi, on s’est fait cassé le cul. Mais de là, j’ai plus lâché mon père jusqu’à ce qu’il m’achète une paire de rollers avec les roues en gomme. Ce qu’il a fait. Au bout de 3 semaines j’ai commencé à les bricoler, à enlever les roues du milieu, à mettre une plaque en métal, etc. Bon tu te fais engueuler par tes parents parce qu’elles valaient 990 francs à l’époque, mais bon c’était la passion.

Le mec que je regardais à ce moment là sur la rampe c’était Nicolas Mougin, qui est aujourd’hui le président de Nouvelle Ligne. Il est arrivé à l’époque avec sa coupe de surfeur, cheveux mi-longs blonds, il rentrait déjà des 720 sur la rampe, j’étais là “Wha c’est qui ce dieu ?!”. On est devenu pas mal potes, et tout est parti de là. Plus tard, je suis aussi allé à une compétition à Lausanne. Là aussi, ça a été une révélation.

 

Frühstück : Après ça, tu es arrivé à Strasbourg ?

Julien : Exact, je suis arrivé à Strasbourg ensuite, on était déjà une communauté de riders. On est arrivé un peu tous au même moment dans les facs, un peu par hasard. On s’est remis à faire des sessions ensemble, parce que ça s’était calmé depuis 2-3 ans, le lycée, les femmes, je sais pas… Moi je voyageais à ce moment là beaucoup plus en roller, je faisais du national ou de l’international. J’avais le statut pro ASA, je m’étais qualifié sur une étape. J’ai donc fait pas mal de compétition en Europe et aux États-Unis. J’ai fait les qualifications pour les X-Games mais malheureusement j’étais à 2-3 places de pouvoir y participer. J’y suis quand même allé, dans le cas où une ou deux personnes se blessaient, j’aurai pu rider, mais ce n’est pas arrivé. C’est dommage, ça aurait été un bon délire.

Après dans le niveau international, j’étais jamais dans le top 3, plutôt dans les alentours de la quinzième place. Mais je côtoyais du coup les meilleurs riders du monde, des États-Unis à l’Australie en passant par le Japon. J’ai rencontré plein de gens dans le mileu du roller et je crois aujourd’hui que c’est vraiment ça qui m’a forgé dans ma façon de voir la vie.

 

Frühstück : Et l’association dans tout ça ?

Julien : Ouais alors comme je disais, on s’est tous retrouvés dans les études. On était jeunes, ambitieux et cons. Et c’est ça qui était bon. On avait 18 piges, on s’est tous retrouvés à aller faire de la mini-rampe au Wacken, à essayer de relancer cette dynamique qu’on avait un peu perdu. On s’est dit, c’est le moment de faire quelque chose pour notre sport, pour notre art. Parce que c’est à mi-chemin entre sport et art pour nous. On voulait offrir quelque chose aux plus jeunes, qu’on aurait aimé avoir quand on était gamins.

Donc on s’est dit, tiens on en a marre de se faire ballader par la ville. Ils nous ont plusieurs fois déplacé le skate park… Il y avait que des assos de mecs qui faisaient du skateboard et qui voulaient décider pour nous. Du coup, on a décidé de se structurer alors qu’on était adultes, responsables et intelligents. Enfin j’espère (rires). On voulait monter une association pour être crédibles en face des institutions, pour se faire reconnaître et organiser des événements. On voulait aussi avoir notre mot à dire au moment où le skate park du Wacken allait se retrouver à la Rotonde. On a mis environ 1 an à monter l’association officiellement.

Juste avant ça, avec Mathias Silhan, avec qui on était un peu les 2 référents du roller à Strasbourg, on avait monté une compétition de roller street, exclusivement dans la rue donc. Ça s’appelait Out in Stras. On a récupéré le concept de Out in Neuch, à Neuchâtel, que des potes à nous avaient créé. Au final ça a donné 6 ou 7 compétitions dans toute l’Europe. On donnait rendez-vous aux riders sur un premier spot à 14h, et on se faisait dans l’après-midi 4 ou 5 spots tous ensemble. Au premier Out in Stras, il y avait quand même 250-300 personnes qui nous suivaient de spot à spot. Il y avait des riders de partout qui sont venus, de Suisse, d’Allemagne, de toute la France qui ont vu l’évènement pour faire la compétition. Il y avait des petits lots à gagner, avec une soirée derrière. On a organisé ça pendant 2-3 ans, c’était un peu les prémices du NL Contest. Après quelques éditions du NL on a arrêté, on arrivait plus à gérer les 2. C’était quelque chose de tout à fait, entre guillemets, illégal. On n’avait aucune autorisation, aucune assurance, c’était le côté street, c’était pas un événement Nouvelle Ligne officiel. C’était un méga phone, des planches de bois qu’on mettait sur un spot. On a ridé derrière la Citadelle, au Musée d’Art Moderne, sur les places des universités. Vous pouvez voir sur Dailymotion nos gueules de gamins.

 

 

Pour l’anecdote, la fac de droit était un spot mythique à l’époque. Ils avaient fini par installer de nouveaux rails avec des bagues, pour qu’on ne puisse plus les rider. On est venu un soir avec un marteau, crise d’hystérie dessus, on les a pété, et on a ridé dessus. Ça a fait des images magnifiques. Mathias s’est même fait tiré en scooter sur le parvis de la fac de droit et a remonté le rail. C’était juste énorme.

 

Frühstück : Et c’est de là donc qu’est née l’association Nouvelle Ligne ?

Julien : Exactement, en 2004 pour être précis. Un an avant le premier NL Contest. Pourquoi ? Les riders sont souvent pris un peu pour des cons. Comme je le disais avant, on s’est souvent fait décalé de quelques mètres le skate park au Wacken, à cause des extensions des terrains de tennis. Ensuite, la ville nous a annoncé qu’elle allait nous mettre à la Rotonde. Ils ont donc tout viré, et pendant 6 mois il n’y avait que la mini-rampe.

C’est à ce moment là qu’on a organisé les premières JAM Sessions. C’était tous les premiers vendredi du mois, de 18h à 22h. C’était déjà Skate-Roller-BMX à l’époque. Même si on était une association de roller à la base, on a toujours décidé d’associer les 3 disciplines, parce que pour nous c’est l’union qui fait la force, et c’est comme ça qu’on peut avoir du poids et faire de beaux évènements. Ce sont 3 sports, 3 arts différents mais qui se côtoient. Les premières JAM Sessions étaient en fait des Apéro-Mix-JAM sessions. Le concept c’était : des DJ, de la bière à 1 euro, de la merguez et du ride. Le bonheur. Au début on faisait nos flyers sur Word. C’était juste complètement décalé, on se marrait bien.

Les premiers DJ qui sont venus sur nos événements, c’était DJ Spoon et DJ Knuckles (qui est Sovnger maintenant). C’était une des première fois qu’il mixait en extérieur. Il scratchait sur des bancs je crois, je ne sais plus si on avait des tables. C’était vraiment à la roots. C’était cool. D’ailleurs ce sont eux qui ont mixé à la soirée des 10 ans du NL Contest. Ce sont 2 potes qui ont arrêté, qui ont mené des vies différentes, et qui se sont retrouvé pour marquer le coup.

La ville de Strasbourg est ensuite venue nous voir, comme on était un peu des consultants pour le nouveau skate park, et ils nous ont demandé d’organiser une compétition pour l’inauguration. C’est de là qu’est arrivé le NL Contest. C’était la première édition, avec 3 flyers, 2 tentes, mais en essayant de faire les choses bien quand même, avec notre savoir-faire dans l’organisation d’évènements. Et là on s’est dit, c’est bizarre, on a fait très peu de com’, on est des jeunes cons, et on a fait quasiment 3 000 personnes sur 2 jours. Après, c’est vrai qu’on avait un beau réseau dans le roller. On a fait venir à cette première édition un vainqueur des X-Games, Bruno Löwe, un pote à nous, qui vient de Munich. C’est le seul européen qui a gagné les X-Games en roller, en faisant un run tout en fakie (en roulant en arrière).

 

Donc à la base c’est vraiment une dizaine de potes, et pour citer quelques noms, désolé pour ceux que j’oublie, il y avait les deux frères Mougin avec qui j’ai commencé le roller à Haguenau, Mathias Silhan, Franko, Stéphane Dejean… J’en oublie forcément, désolé !

 

Frühstück : Et toi, à ce moment là, tu étais dans des études d’événementiel ?

Julien : Non non, pas du tout, j’étais en AES. Administratif Économique et Social. En gros, gestion de PME, PMI. Mais j’étais déjà attiré par l’événementiel, c’est un truc que je voulais faire effectivement. À la fin de mes études, j’ai fait un stage dans un média, un magazine de roller à Paris. On m’avait encouragé là bas à faire une formation dans l’événementiel, au PEGE à Strasbourg. Je l’ai pas fait. Au final je me suis investi dans le NL Contest à fond, et j’ai appris l’événementiel de par là. On a fait grandir le NL Contest petit à petit. Chaque année on a appris, on a progressé. Et on progresse encore !

 

C’est d’ailleurs à la fin de mes études que j’avais en tête le projet de Coze Magazine. J’étais avec un graphiste polonais et un gars qui avait une marque de street wear, et de là on a essayé de monter le projet “Hors de chez toi”. On voulait faire une espèce d’agenda événementiel sur Strasbourg. En gros ce que fait Coze. Sauf que finalement on l’a pas fait. On avait de 1, ni le savoir-faire, de 2, ni le réseau, de 3 les frais d’impression étaient beaucoup plus élevés à l’époque, et de 4, internet était beaucoup moins développé, et c’était vraiment plus compliqué de récolter toutes les infos. Donc même si on avait déjà beaucoup bossé dessus à l’époque, on l’a pas fait.

 

Frühstück : C’était en quelle année ça, du coup ?

Julien : Il y a 10 ans environ. Sachant que Coze existe depuis 4 ans, en octobre.

 

Frühstück : Si on revient au NL, après 10 éditions aujourd’hui, qu’est-ce que ça te fait de voir le parcours accompli ?

Julien : C’est vrai que de passage sur 3 jours, on est quasiment 30 000 entrées. Je vais être honnête, à la fin du NL Contest de cette année, après la finale qui était tellement intense (on en parle ici), il devait être 19h30 le dimanche soir, je devais faire la remise des prix, et la manifestation s’était globalement tellement bien passé, j’ai eu les larmes aux yeux.

Putain, c’est passé il a fait beau. Putain, c’était un show magnifique. Putain, c’était les 10 ans. Tu te rappelles de toutes les galères que tu as rencontré. Tu bosses pendant 1 an quasiment, pour un événement qui dure 3 jours… J’ai eu les larmes aux yeux, et je n’arrivais pas à faire la remise des prix. Le speaker est venu, il m’a grillé, et il m’a du coup remplacé. Moi, je n’avais plus de voix, j’avais la gorge serrée, c’était un moment d’émotion fort pour moi, et je crois que c’était un moment d’émotion fort pour toute l’équipe de Nouvelle Ligne, parce que vraiment, ça fait 10 ans qu’on en chie.

 

Frühstück : Comment ça ?

Julien : Tu sais, la manifestation du NL Contest, c’est seulement le bon côté. Avant, tu as tout ce qui est en amont, où c’est les trucs relous. L’administratif, les formalités. Tout ce que tu veux faire mais qu’on t’interdit de faire. Les 2 premières années, les gens te prennent pour des cons, des illettrés, au sein des institutions. On a du leur prouver le contraire. Je me rappelle qu’un jour, on était en réunion, un gars est entré dans la salle et a fait une réflexion du genre “Ah les riders, ces débiles”. Un truc tout con comme ça. Moi je me suis levé, je lui ai demandé “De quoi vous parlez ? Personnellement j’ai Bac +4 à la fac de droit, lui il a un doctorat, lui il a un Bac +5, je ne sais pas où vous trouvez les illettrés, les débiles. On a un meilleur niveau que vous, vous allez tout de suite vous calmer”.

Donc tu vois, c’était vraiment des préjugés à la con. Mais c’est normal, parce qu’à l’époque tout le monde était gamin. Personne n’était structuré. T’as le créneau du rider qui va pas à l’école, qui fume des joints toute la journée, point barre. Alors il y a un peu de tout ça, mais il y a aussi plein de gens qui ont une vie à côté de leur passion, qui sont souvent haut placés professionnellement, qui ont fait des études. À côté de ça tu as aussi les artistes c’est vrai qui ne vivent que pour le roller. Qui ont du mal à, entre guillemets, manger, mais qui mettent tout leur fric dans des voyages en Europe pour aller faire les compétitions. Mais ce ne sont pas des débiles pour autant. C’est juste qu’ils sont passionnés et qu’ils ont envie de vivre de ça. Moi je respecte à 100% leur choix. Il faut de tout pour faire un monde. C’est ça qui est magnifique.

 

Frühstück : À côté du NL Contest, tu as donc monté Coze Magazine il y a 4 ans. On peut dire qu’aujourd’hui, tu vies de ce que tu kiffes ? C’est rare !

 

Julien : C’est vrai qu’aujourd’hui j’ai la chance de vivre de ma double-passion. Ou même triple passion. Les sports de glisse, l’événementiel, les médias. Et les médias papiers aussi, pas que du web. Aujourd’hui je vis un peu de ces 3. Je suis salarié de Nouvelle Ligne depuis 7 ans à mi-temps.

Depuis 4 ans je suis donc à Coze, mais les 2 premières années, on ne sortait pas d’argent. On payait les gens qui bossaient pour nous, mais on ne se faisait pas d’argent pour nous-même. Après ça ce n’est toujours pas la fête du slip, mais on peut dire qu’on est un média avec un modèle économique viable. On paye les gens qui écrivent, ceux qui prennent les photos dans le magazine. On commence à se payer un peu aussi, donc ça c’est bien, sachant que ce qui me prend le plus de temps aujourd’hui, c’est le NL Contest et Coze Magazine. Après, avec Nouvelle Ligne qui porte NL Contest et Becoze qui porte Coze Magazine, on a encore d’autres projets.

Pour Becoze, on a les Hopl’Awards en octobre, qui récompense les acteurs culturels alsaciens, le Strasbourg City Guide, petit magazine trilingue (français, anglais alleamnd) à destination des touristes avec les spots où manger et où boire un coup. Et là, depuis peu, on a remporté un appel d’offres et on gère le flux agenda du site de la ville de Strasbourg.eu. Le flux agenda du site du marché de Noël aussi.

Avec Nouvelle Ligne, on a les JAM Sessions qu’on a continué, on en fait une ou deux par an, on a le Teenage Battle, compétitions pour les moins de 16 ans, ça fait aussi 5-6 ans qu’on fait ça, on a le NL Rolling Tour depuis cette année, une espèce de mini-championnat d’alsace où on fait le tour des skate park, et on fera la finale au NL Contest 2016. On organise aussi des démos à droite à gauche. On essaye de développer le volet école aussi, on donne des cours ou initiations pour des mairies, dans des écoles, sur des événements, de roller, trotinette.

Ouais on a des journées bien remplies. C’est plein de choses. Une équipe de mecs motivés.

Frühstück : Et avec tout ça, t’arrives encore à avoir une vie à côté ?

Julien : Ouais, bah oui. Mais ça c’est ma vie à part entière. Pour moi, quand je suis sur un skate park et que j’organise un événement, ça fait partie de ma vie. C’est ce que je veux faire. Alors c’est dur le matin quand tu te lèves, que ça pique parce qu’il est 7h et demie. À ce moment là c’est dur, mais 30 minutes après ça va. C’est dur quand tu veux monter un événement en extérieur et qu’il pleut, ça c’est dur. C’est dur quand avec Coze tu dois boucler ton budget du magazine, c’est toujours ingrat. Mais franchement, on progresse, et on est une équipe de gens motivées. Et c’est ça qui est le plus important, l’équipe qui est avec toi.

Tu sais, NL Contest, je suis peut-être le mec qui est le plus en avant pendant la manifestation parce que je suis peut-être celui qui s’implique le plus et que j’étais le premier salarié (on en a un deuxième aujourd’hui), mais on a 10 personnes qui participent à la vie de l’association régulièrement, et derrière il y a 200 bénévoles tu vois. Pour Coze pareil, on est une équipe de 5-6 personnes, qui contribuent au truc, chacun donne son avis. 

Mais voilà, l’important c’est de prendre du plaisir. J’imagine ma vie vraiment comme ça, faire un job qui me fasse kiffer. Mais comme dans tout ce que tu kiffes, il y a toujours des parties chiantes. Comme tout à l’heure où je vais attaquer des dossiers de subvention, c’est la partie un peu moins marrante.

 

Frühstück : Et alors, c’est quoi tes spots favoris à Strasbourg ?

Julien : Déjà, je préfère faire la fête dans des lieux insolites, dans des événements éphémères. Après, pour parler de lieux fixes, je vais t’en citer quelques uns. Que beaucoup citent je pense.

Il y a le Phonographe, le Mudd Club et le Fat Black Pussycat. Pourquoi ? Déjà parce qu’il y a du bon son. Ils font l’effort de faire une bonne programmation. Et surtout parce que je trouve que ce sont quasiment les 3 seuls bars à Strasbours où tu te sens bien accueilli pour faire la fête, où on ne te dévisage pas de haut en bas à l’entrée. Quand tu rigoles dans le bar, que t’es un peu pompette, on te demande de faire moins de bruit. T’es dans un bar, c’est pour t’amuser quand même. Donc ces 3 sont vraiment des endroits où tu sens que c’est propice à faire la fête.

Ça je trouve que ça manque un peu à Strasbourg, même si depuis 2 ans il y a plein de nouvelles choses qui ouvrent, des restaurants, des bars. C’est fini le côté “je vais manger un kebab”. Je vais te dire, moi je mange pas de viande qui tourne depuis le passage à l’euro.

Pour la tarte flambée, si tu veux manger alsacien, tu vas à la Binchstub. En plus c’est toujours une ambiance de folie. Tu finis toujours avec un petit coup dans le nez. La dernière fois que j’y étais, tout le restaurant est sorti bourré. Barman, et mec derrière les fourneaux compris. Un autre restaurant sympa, où je mange souvent, c’est Mémé dans les Orties. C’est pas très cher, c’est bon et le cadre est sympa.

 

Frühstück : Et le matin, tu manges quoi habituellement au frühstück ?

Julien : Alors ça dépend. En semaine je suis plutôt sucré. Petites viennoisieries, du pain nutella ou confiture, un verre de jus et une tasse de thé. Je bois du thé toute la journée, pas de café.

Par contre le week-end, quand j’ai un peu plus de temps, et que je me suis couché un peu plus tard la veille, j’aime bien un vrai brunch. Un frühstück un peu à l’anglaise. Salé, avec les petits harricots blancs sauce tomate, bacon, des oeufs et du pain. Le tout avec des jus de fruits bien sûr. C’est mon trip du dimanche matin généralement.

Frühstück : Merci Julien !

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