Strasbourg Centre, 8h. On a rendez-vous avec
Henri Vogt, au Bagelstein, rue des Francs-Bourgeois. On est un peu en avance, la cadence des trams, qui est à son summum, rythme le lever du soleil. Henri arrive. Présentations. On entre dans le Bagelstein. Café, donuts. Merci madame.
On se pose, on commence à discuter. Henri, aussi connu sous le pseudo French Riton, est photographe à Strasbourg. Après quelques minutes, on en vient à nos questions.
Frühstück : Tu fais de la photo depuis quand ?
Henri : Ça doit faire 4, 5 ans. Depuis que j’ai fini le lycée en fait. Pour la petite histoire, à la base, j’avais pas vraiment de lien avec l’art. J’étais un féru de bio, je voulais aller en fac de bio… Et j’ai un peu foiré mes épreuves anticipées du bac. Du coup je me suis dit, comment rattraper mes épreuves ? Je suis pas particulièrement sportif… et j’ai vu que l’épreuve d’arts plastique était assez simple. Enfin… connaître 3 artistes, savoir en parler, présenter un petit book d’oeuvres. Et j’ai eu de la chance d’avoir un super prof, qui a commencé à me montrer des trucs en photo.
Ça m’a beaucoup plu, suite à ça je me suis acheté un premier appareil photo. Et puis d’expérimentations en expérimentations… Après y a 2, 3 mecs sur Strasbourg qui ont commencé à me charrier parce que je faisais du numérique, du coup j’ai testé l’argentique, ce que je fais principalement maintenant.
Frühstück : Du coup, tu développes toi-même ?
Henri : Je développe moi-même le noir et blanc, pour la couleur, j’ai pas encore tout ce qu’il faut, ni la place pour le faire.
Frühstück : Et alors, dis nous, pourquoi French Riton ?
Henri : Alors à la base, j’ai choisi ça pour faire une petite dédicace à French Fred, qui est un photographe et skateur français. Je voulais créer une page Facebook et un blog, parce que je me suis dit que c’était le moment pour partager. Et je t’avoue que j’avais un peu peur que ce soit présomptueux d’utiliser son vrai nom. J’avais envie de faire ça à la cool, tu vois, que tout le monde ne sache pas que c’est moi, et depuis il y a des gens, que je connais depuis longtemps, qui viennent me voir « Ah mais c’est toi French Riton ?! »
Mais maintenant, j’ai changé de démarche. J’ai demandé à Facebook un changement pour ma page, pour y mettre mon vrai nom. Avant, c’est vrai que c’était plutôt une sorte de bouclier… La peur d’assumer entièrement son travail.
Je pense que je vais quand même garder le blog French Riton, mais j’ai envie de rendre la chose un peu plus officielle maintenant.
Frühstück : Et la clientèle, ça se passe comment ?
Henri : J’ai bossé pour Coze au début, pour Was Magazine, je bossais à droite à gauche. Maintenant, je suis à peu près à fifty-fifty niveau boulot : 50% de graphisme, de flyers etc. pour le Rafiot notamment, et ensuite pour la photo, je bosse pour une agence de presse, ils me commandent des portraits pour des magazines à échelle locale… Ou alors c’est du particulier, du portrait d’artiste par exemple.
Sinon c’est le photo-reportage qui me botte le plus, mais c’est aussi le plus compliqué à avoir. Mais c’est vrai que bosser pour la presse, c’est quelque chose qui me plaît bien, tu rencontres tout le temps des gens, tu vas faire un portrait de la boulangère… tu vas pas spécialement parler de tout et de rien, mais tu te confrontes quand même à un monde qui n’est pas forcément le tien.
Frühstück : Les prochains mois, tu les vois comment ?
Henri : Bah… c’est assez : ça va, ça vient. Partir cet été, se vider la tête. Ça fait quand même 3 ans que j’ai pas pris de vraies vacances, partir 2 semaines, penser à autre chose. Tout le temps le portable sur moi, répondre rapidement aux mails… Du coup, ouais, ça te met une certaine pression, je suis tout le temps connecté, et me déconnecter du monde un petit temps, je crois que ça va me faire du bien.
Frühstück : On n’en doute pas. Et alors, Strasbourg ?
Henri : Je suis né ici, et je m’y plais bien. Finalement, pour avoir fait des petits tours ailleurs, je bosse de temps en temps à Cologne ou Düsseldorf, je me suis rendu compte que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs. J’aime la musique électronique, les clubs sont des endroits qui me plaisent bien, et tu te rends compte qu’à Strasbourg on est pas si mal lotis que ça, et pour des prix raisonnables !
Je trouve que c’est une ville à bonne taille et qui évolue dans le bon sens à l’heure actuelle.
Frühstück : Et tes 3 spots favoris ?
Henri : Bah… je vais forcément dire le Rafiot, et je pense que les potes qui vont lire l’article sur le blog vont se foutre de ma gueule, mais quand j’ai commencé à faire de la photo, j’ai commencé par des concerts, particulièrement ceux d’un DJ, qui est devenu un très bon pote depuis. Suite à ça, j’ai rencontré son manager, qui s’avérait être Alex, le responsable de la programmation du Rafiot, qui m’a plus ou moins pris sous son aile. Presque tous les week-ends, il y a des artistes que j’apprécie qui sont bookés, ça bouge bien. Mais c’est vrai que c’est très sentimental.
Sinon, en bar, il y a le
Trolley, bonne ambiance, bonne musique, j’aime m’y poser. Et l’
Atlantico aussi, surtout depuis qu’ils font des burgers, c’est super pour manger.Et pour parler d’un événement, il y a le festival qui s’appelle
Longevity, c’est de la musique techno qui se fait le dimanche dans la journée, au jardin des 2 rives. Ce genre de musique, dans un parc, avec des potes… soleil, musique, tout ce qui me plaît.
Frühstück : Pour finir, tu manges quoi au Frühstück ?
Henri : Alors ça dépend, quand je me lève tard, j’ai tendance à me faire café, jus d’orange, ou tartine.
Et quand je me lève tôt, je suis plutôt salé, petit pain, fromage à tartiner, un peu de wurst et du café, petit déjeuner à l’allemande. T’as pas le coup de barre de 10h parce que t’as mangé que du sucre. Donc ça dépend des horaires.
On sort du Bagel, on discute encore un peu. Henri nous parle du
CLUB ICON, dont il fait partie. Et on repart. Le soleil est debout.
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